Les différents types de murs en terre crue

Très largement présente comme matériau de construction des murs, la terre crue est mise en oeuvre selon quatre techniques qui connaissent de multiples variantes: la bauge, le pisé, l’adobe, le torchis. Plusieurs de ces techniques peuvent coexister au sein d’une même région, voire d’un même bâtiment.

La bauge

C’est la plus vernaculaire des techniques de construction en terre. De la terre argileuse mêlée de fibres végétales et allongée d’eau est longuement pétrie pour donner une pâte visqueuse mise directement en oeuvre, à la fourche ou à la main. sur un soubassement de pierre. Entre chaque levée (de 60 à 90 cm de hauteur) , un long temps de séchage est nécessaire, ce qui donne aux chantiers de construction en bauge une durée très importante, fonction des conditions climatiques locales. L’épaisseur de ces murs de bauge est toujours conséquente (de 50 à 80 cm selon 1 a hauteur de l’ édifice) . Cette tech nique est aussi utilisée pour élever des murs de clôture protégés par un chapeau de paille ou de tuiles.

Le pisé

C’est ici une terre débarrassée de tout débris végétal qui est mise en oeuvre, à sec à l’intérieur d’un coffrage de planches (les banches) dont on peut régler l’écartement. Chaque levée de terre est tassée à l ‘aide d’une masse, le « pisoir » , pour acquérir le maximum d’homogénéité et de résistance mécanique. Entre chaque<< hanchée>>, des joints d’argile pure ou de chaux et de terre sont posés. Une fois terminée la première hanchée. on décoffre et on replace les banches au-dessus et ainsi de suite jusqu’à terminer l’élévation du mur. Comme la bauge , le pisé repose toujours sur une assise étanche (de pierre ou de galet) qui l’isole de l’humidité du sol.

L’adobe

À l’inverse des techniques précédentes, la terre n ‘est pas ici utilisée en vrac, mais est moulée sous forme de briques crues, de dimensions variables selon les régions. Il s ‘agit, dans la majorité des cas, de terre argileuse, mais en Champagne c’est une terre crayeuse qui est utilisée pour façonner des « carreaux » qui ont la couleur de la craie. Une fois séchées au soleil, les briques de terre sont maçonnées avec un mortier de même nature pour constituer des murs de simple, double, voire triple ou quadruple épaisseur. Dans certains cas, l’adobe est associé à d ‘autres matériaux, galets ou briques de terre cuite.

Le torchis

Le matériau terre intervient ici non pas en structure mais en remplissage d’une ossature en bois, apparente ou non. Le torchis, mélange de terre argileuse et de fibres végétales allongé d’eau, garnit les intervalles entre les bois du colombage en s’enroulant autour de barreaux ou d’éclisses insérés horizontalement ou de biais entre les éléments de l’ ossature. Une variante existe en Alsace où des colombins de torchis sont enroulés autour de palissons verticaux.

Dans le cas de murs où le plan de bois n’est pas visible, le torchis est jeté sur un lattis, coulé sur la seule face extérieure du mur ou sur ses deux faces. Il peut aussi combler le vide entre deux lattis.

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