Comment restaurer des pans de bois ?

Les preuves de la longévité des maisons à pans de bois ne sont plus à donner et rares – par rapport aux autres types de construction – sont les désordres graves qui les touchent . Toutefois, lorsque ceux-ci apparaissent, seule la compétence d’hommes de métier qualifiés permet de résoudre les problèmes pour redonner leur équilibre aux bâtiments sans compromettre leur originalité.

L’ intervention sera différente selon que la pièce de bois détériorée participe à l’ossature principale du pan de b ois (poteau, sablière) ou est un élément de remplissage (potelet) ou de contreventement (décharge) des cadres.

Pièce de bois de l’ossature

Une intervention sur une pièce de l’ ossature nécessite la pose d’ étais. Dans le cas d’un poteau, on scie la pièce au droit de sa partie détériorée et on la recompose à partir d’un bois qui s ‘y assemblera par une enture verticale « à b ois debout ». S’il s’agit d ‘une sablière, on procèdera de manière identique en reconstituant la partie détériorée à l’aide d ‘un assemblage horizontal chevillé (« enture à sifflet dés abouté ») . La reprise d’une sablière basse (sablière de seuil) obligera, outre les phases précédentes, à reprendre la maçonnerie du soubassement sur lequel elle s’appuie.

Pièce de bois du remplissage

Le premier travail consiste à retirer le hourdis (torchis ou brique) et son support de part et d ‘autre de la pièce à reprendre. S’il s’agit d’un potelet, on pourra l’extraire en le sciant à l ‘une de ses extrémités. La nouvelle pièce sera clouée à son emplacement et le hourdis reconstitué. Dans le cas d’une écharpe, on procèdera au désemboîtement des tenons de leurs mortaises après avoir déchevillé les assemblages. La pièce de remplacement sera repositionnée dans les mortaises, puis bloquée à l’aide d’une cale.

Réfection du hourdis de torchis

On peut se contenter de refaire la seule partie détériorée dans la mesure où les panneaux définis par potelets, écharpes et sablières constituent des cadres distincts les uns des autres. Lorsque la restauration se limite à une petite surface, on pourra préparer soi-même le torchis qui sera mis en oeuvre. Il ne faut pas hésiter à ce sujet à utiliser le torchis dégradé resté en place ou tombé à terre.

On pourra aussi utiliser la terre alentour sommairement débarrassée des cailloux et racines qu’elle contient et la faire détremper dans un récipient adéquat pendant 24 heures. Une fois réduite à l’état de boue liquide, on lui adjoindra des fibres végétales (paillette de lin ou paille de céréales) de longueur variable et on malaxera le mélange pour lui donner son homogénéité. Le torchis ainsi préparé pourra être mis en oeuvre dès le lendemain.

La zone à traiter sera abondamment mouillée avant toute intervention. Le torchis sera alors, selon les techniques locales en usage, enroulé sous forme de colombins autour de palissons verticaux ou bien « accroché » à des éclisses plus ou moins horizontales. On pourra, le lendemain du chantier , « resserrer » le torchis à la main ou à l’aide d’une truelle pour en parfaire la cohésion. Badigeon de chaux ou enduit de finition  pourront, selon les cas, être exécutés ultérieurement pour protéger le torchis des intempéries. Pour des surfaces importantes, il sera préférable de faire appel à du torchis prêt à l’emploi livré par les fabricants.

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