Les murs de maçonnerie et pans de bois fragilisés

Les murs, qui portent la toiture et les planchers d’étage, sont, presque par définition, les plus aptes à répercuter tout problème intervenant sur une bâtisse. Ils sont le réceptacle final de tous les maux qui peuvent affecter la maison . Mais ils peuvent aussi connaître des dégradations qui leur sont propres.

Les désordres des murs de maçonnerie

Les désordres affectant un mur de maçonnerie se révèlent de plusieurs manières : les fissures, le basculement, le ventre ou le bouffement. Les dégradations affectant la maçonnerie dans son épaisseur sont une autre manifestation de désordres plus ou moins graves. Les fissures dénotent un déséquilibre dans la répartition des charges (le poids du mur lui-même et de tout ce qu’il porte) que subit la maçonnerie.

Un affaissement – même très localisé – du sol sur lequel s’appuie le bâtiment, un excès de charge à certains endroits du mur (au niveau de la charpente du toit ou d’un plancher d’étage) entraînent inévitablement la recherche d’une nouvelle stabilité que le mur trouve en se déformant. C’est le propre d’une maçonnerie traditionnelle que de pouvoir se déformer ainsi et, dans la plupart des cas, une fois le mur restabilisé, la maison peut continuer à vivre sans problème. Dans d’autres cas, le déséquilibre persiste, voire s’accentue, ce quel’ on peut vérifier en surveillant l’évolution des fissures.

Dans l e cas d’un basculement (le mur penche vers l’extérieur ou l’intérieur du bâtiment en se dissociant du reste de la structure), le mur subit une poussée vers l’extérieur ou un tirage vers l’intérieur sous l’effet du décrochement d’un plancher haut ou encore d’un arbalétrier d’une ferme de charpente. Le « ventre » que fait un mur dans sa partie médiane dénote de la même manière une poussée exercée, de l’intérieur de l’édifice, par un plancher ou des éléments de maçonnerie (escalier ou voûte) déstabilisés.

Le bouffement, quant à lui, apparaît le plus souvent dans une maçonnerie de blocage où les parements sont déformés par le déplacement, vers le bas, du fourrage du mur à cause de l’humidité qui l’imprègne. Une maçonnerie ordinaire à double parement peut être, de la même manière, affectée par la dissolut ion du liant des pierres. Les pierres posées en boutisse dans l’épaisseur d’un mur sont destinées à empêcher la dissociation des parements.

De manière plus fréquente et directement visible, la base des murs peut être dégradée par les remontées humides du sol. Lorsque le mur a été malencontreusement recouvert d’un enduit étanche, cette humidité remontera dans la maçonnerie et diluera le mortier liant les pierres ou les blocs de terre crue jusqu’à entraîner l’effondrement d’une partie du mur.

Les désordres des pans de bois

Dans son principe même, une maison en pan de bois est réputée indéformable, toutes les pièces de l’ossature étant rendues solidaires par des assemblages à tenons et mortaises chevillés. Des événements extérieurs peuvent toutefois remettre en cause l’équilibre de la structure et déplacer son centre de gravité.

Il en est ainsi de l’affaissement du sol porteur qui peut, sur un temps très long, amener une maison à colombages à pencher de l’un ou l’autre de ses côtés, sans toutefois que la bâtisse soit véritablement en danger. De manière générale, toute déformation des baies et toute perte d’horizontalité des planchers sont des preuves irrévocables de ces désordres. Des désordres plus courants sont occasionnés par le pourrissement des zones de contact entre d eux éléments (par exemple une sablière et un poteau) suite à une humidité stagnante provoquée par une voie d’ eau dans la toiture ou une fuite dans une descente d’eau.

Tenons et mortaises se désengagent alors, ce qui provoque une désorganisation du remplissage de l’entre-colombage pouvant entraîner à son tour d’autres dégâts. Mais ce processus est très long et l’examen périodique de la structure permet de l’éviter. Il est évident, par ailleurs, que tout enduit étanche recouvrant un pan de bois ne peut que favoriser ce genre de désordre dû à l’humidité.

Un autre problème, mais de même nature, est amené par le pourrissement des sablières qui reposent sur le soubassement en pierre ou en brique de l’ édifice. Il est provoqué par la mauvaise évacuation de l’humidité remontant du sol à travers la maçonnerie du solin ou de l’eau de ruissellement de la pluie le long de la façade. Plus grave est la suppression (pour créer ou agrandir une ouverture) de pièces de bois participant à la structure d’une maison à pans de bois. Il s’agit là d’un acte irresponsable qui peut désordonner l’ossature et entraîner des réactions en chaîne dommageables à l’équilibre de l’édifice.

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