Les différentes constructions de murs en bois

L’importance de la couverture forestière en France a amené les constructeurs d’autrefois à utiliser le bois de manière prioritaire dans de nombreuses régions. De fait, deux techniques s’affrontent, l’une faisant appel au bois massif: c’est l’empilage, l’autre l’utilisant en ossature dans des maisons qui peuvent compter de nombreux étages : c’est le pan de bois.

Si la première technique est aujourd’hui pratiquement cantonnée à la seule région alpine et utilise les espèces de montagne (épicéa, mélèze … ), l ‘autre se rencontre sur la totalité du territoire et met en oeuvre du bois de chêne, de châtaignier ou encore du pin. On peut ajouter à ces deux mises en oeuvre du bois celle. subsidiaire, de l’ ossature couverte d’un essentage.

L’empilage

Il consiste à superposer des pièces de bois, de sections diverses, et de les solidariser aux angles du bâtiment par un système d’encochage des troncs. Deux techniques se rencontrent : l’une, sommaire, qui procède du bûcheronnage, l’autre, plus élaborée, qui se réfère à l’art du charpentier.

Dans le premier cas, ce sont des grumes non équarries qui sont utilisées , les irrégularités de leur profil occasionnant des joints importants. L’assemblage aux angles se fait par des encoches à mi bois ou à tiers- bois . Ce procédé rudimentaire , qu i engendre une étanchéité médiocre des murs, est plutôt réservé à des bâtiments agricoles ou aux granges surmontant les habitations de montagne.

Dans le second cas, les troncs d’arbre ont été parfaitement équarris et leur empilage se fait « à joints vifs », sans interstices. L’assemblage aux angles se fait à mibois ou, dans les cas les plus sophistiqués, par l’intermédiaire de queues d ‘aronde. L’ajustement parfait des madriers entre eux et l’absence totale de joint assurent une parfaite étanchéité qui destine cette technique aux habitations.

Le pan de bois

Cette technique met en oeuvre des pièces de bois, de section variable selon la place qu’elles occupent dans la construction, dans un système d’ossature plus ou moins complexe où s’ assemblent, à tenons et mortaises, pièces verticales, horizontales et obliques. De ce schéma de principe découle un très grand nombre de variantes livrées par l’histoire ou par des particularismes régionaux, voire locaux. Si, dans un grand nombre de cas, les bâtiments en pan de bois ne présentent qu’un ou deux niveaux, des maisons nobles ou des édifices urbains en colombage peuvent s’élever à une grande hauteur.

De cette dernière, du statut social du bâtiment, de l’âge de la construction dépendent la plus ou moins grande sophistication du pan de bois et la présence d’un décor s’inscrivant dans l’ossature. En fonction de la qualité des bois utilisés et de contraintes climatiques particulières, le pan de bois peut disparaître sous un essentage de planches ou d’ardoises ou encore sous un lattis enduit de torchis (p. 79). Pour isoler la structure de l’humidité montant du sol, tous les pans de bois reposent sur une maçonnerie étanche de pierre ou de brique. Le remplissage des vides de l’ossature est majoritairement assuré par du torchis mais des tuileaux ou des briques cuites jouent aussi ce rôle de hourdis.

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