On oublie souvent qu’un enduit de façade joue un rôle fondamental dans la protection des murs et certains n’y voient qu’une peau décorative que l’on peut modifier à souhait. La restauration d’un enduit de terre, de chaux ou encore de plâtre, doit, au contraire, être considérée comme une entreprise délicate dont la conduite, bonne ou mauvaise, dictera en grande partie la vie future du bâtiment.

Intervenir de manière partielle

Il arrive souvent que la dégradation d’un enduit soit très localisée et qu’il ne soit pas nécessaire de revoir toute la façade. Se pose alors le problème d’une restauration partielle qui ne pourra se faire oublier. Pour une façade ordinaire, on peut se contenter de masquer la reprise sous une couche très fine d’enduit ou avec un badigeon qui recouvrira la totalité du mur. Pour des opérations plus prestigieuses, il faudra se livrer à une analyse de l’ancien enduit pour en connaître la composition exacte qui sera alors reproduite.

Un autre cas de figure conduit à ne reprendre que la couche de finition d’un enduit de façade dont le corps d’enduit est resté sain. À ces finitions près, l’intervention en réparation partielle ne change pas. On commence par faire tomber l ‘enduit dégradé en décroûtant largement autour de la zone affectée. Après avoir dépoussiéré, on mouille la portion de mur concernée et l’on applique , en respectant les temps de séchage, les deux ou trois couches d’enduit successives qui permettront d’arriver au nu de l’enduit d’origine (dans le cas d’un enduit au plâtre, il n’y aura qu’une seule couche).

Intervenir en reprise totale La façade est décrépie, au marteau ou au pic, sur la totalité de sa surface, jusqu’à dégager la maçonnerie.

Enduit sur mur de pierre

Pour une maçonnerie de pierre, on ne creusera pas les joints s’ils sont sains. S’ils ont été en revanche garnis d’un mortier au ciment étanche. ils seront creusés en profondeur pour être ensuite refaits au mortier de chaux hydraulique naturelle ou au plâtre selon les habitudes locales, après avoir arrosé au jet la façade.

Un enduit à la chaux naturelle, fait de sable et de chaux, sera réalisé selon les cas en deux ou trois passes (gobetis, corps d’enduit, finition) en donnant à chaque couche un dosage particulier des ingrédients. On temps de séchage de 2 jours environ sera respecté entre le gobe lis et le corps d’enduit tandis qu’il faudra attendre entre 8 et 15 jours (selon les, conditions atmosphériques et l’épaisseur de la passe) pour que le corps d’enduit soit complètement sec avant d’appliquer la couche de finition. La prise lente d’un enduit à la chaux aérienne permet de le préparer la veille du chantier. Dès lors quel’ on inclut de la chaux hydraulique naturelle au mortier d’enduit, la préparation doit se faire le jour de l ‘application.